[INTERVIEW RADIO] Julien MONNET, l’invité de la matinale chez Réunion La Première
Publié le 15 juin 2023
En tournée à l’Ile de la Réunion pour présenter nos solutions d’accessibilités Acceo et Tadeo, Julien Monnet directeur Tadeo a été reçu par Philippe Dornier sur la matinale de Réunion la 1ere
Jingle — L’invité de la matinale, Philippe Dornier.
Isabelle — Elles n’entendent pas mais elles sont capables de lire. Partant de ce principe, les personnes sourdes peuvent désormais utiliser un système de transcription. Les propos de leurs interlocuteurs s’affichent sur un écran. Une solution mise au point dans l’Hexagone par Julien Monnet qui en a fait sa propre entreprise, Tadeo. Comment est né ce projet ? Quelles en sont les applications pratiques ? Qui est-ce que Julien Monnet va rencontrer pendant son séjour à La Réunion ? Il répond à vos questions, Philippe, et à toutes celles qui arriveront au 02 62 99 20 00.
Philippe Dornier — Bonjour, Julien Monnet.
Julien Monnet — Bonjour !
Philippe Dornier — Et merci d’être avec nous, ce matin, pour parler de votre parcours, pour nous présenter les techniques que vous avez inventées afin que la surdité ne soit pas synonyme d’exclusion. Vous êtes, vous-même, sourd profond de naissance, vous pouvez expliquer à nos auditeurs, nos téléspectateurs, comment vous « entendez » – entre guillemets – ma question ?
Julien Monnet — En l’occurrence, je vous entends pas, si j’ose dire, mais je vous comprends en lisant sur vos lèvres. Voilà, donc il faut savoir que l’immense majorité des personnes sourdes comprend avec les yeux, ils font de la lecture labiale et ils vous observent. Et ils ont développé ce qu’on appelle aussi une sorte de suppléance mentale, c’est-à-dire d’analyser tout le contexte qui leur permet de comprendre le sens de vos propos. Mais il y a bien sûr des contextes où l’on ne peut pas lire sur les lèvres, comme en réunion, en visioconférence ou au téléphone et c’est là où notre solution prend tout son sens.
Philippe Dornier — Votre solution que vous utilisez en ce moment même, vous avez à côté de vous, un ordinateur et qu’est-ce qui se passe sur cet écran ?
Julien Monnet — En ce moment-même, je suis en relation avec mes collègues sur nos plates-formes à distance, des transcripteurs qui sont formés à un métier qui nécessite cinq ans de formation et qui me permet d’avoir la transcription de vos propos directement sur mon écran et ainsi de ne perdre aucune miette de vos échanges.
Philippe Dornier— Et ça permet d’avoir accès à un programme radio, ce matin, alors que c’est un média que vous n’écoutez pas, forcément !
Julien Monnet — En l’occurrence… effectivement…
Philippe Dornier— Vous n’y avez pas accès.
Julien Monnet — Par définition, c’est un média qui est très peu accessible, voire pas du tout aux personnes sourdes ou malentendantes, alors que les contenus des radios sont extrêmement souvent de qualité et c’est une vraie frustration pour les personnes sourdes. Et c’est pour ça que, modestement, à notre niveau, nous proposons effectivement de transcrire les interventions directes mais aussi les contenus, les replays, les podcasts. On a une offre qui est dédiée.
Philippe Dornier— Alors, comment ça marche ? Concrètement ?
Julien Monnet — Concrètement, nous avons des transcripteurs sur nos plates-formes à distance, donc reliés via Internet et ils sont formés à un métier qui nécessite cinq ans de formation pour pouvoir transcrire à la vitesse de la parole. La vitesse moyenne de la parole, c’est 180 mots par minute et il y a des gens qui peuvent parler jusqu’à 210 voire 230 mots à la minute. Justement, notre métier a été imaginé pour pouvoir transcrire à cette vitesse-là.
— Et comment on transcrit, alors ? Ce n’est pas mot-à-mot… c’est de la dactylo comme on disait autrefois ?
Julien Monnet — Eh bien, nous avons créé un métier qui s’appelle la e-transcription et qui consiste à taper sur un clavier qui s’appelle une sténotype, dont le principe est de taper des sons au lieu de taper des lettres et le fait de taper des sons permet d’aller plus vite que la vitesse moyenne de la parole et ainsi de pouvoir transcrire en temps réel quelle que soit la vitesse d’élocution de la personne.
Philippe Dornier — Alors, en fait, c’est même tout un panel de solutions pour surmonter ce handicap de la surdité que vous proposez avec votre société Tadeo, lesquelles sont les plus utilisées ?
Julien Monnet — Alors, pour le coup, les solutions que nous proposons, c’est vraiment pour des contextes de communication du quotidien professionnel. En l’occurrence, tout ce qui est réunions, appels téléphoniques, visioconférences afin que la personne sourde puisse bénéficier de la prestation quel que soit le contexte dans laquelle elle se trouve. Il faut aussi savoir qu’il y a énormément de contextes de communication au travail qui sont spontanés, et donc l’enjeu c’est de pouvoir proposer la transcription en temps réel sans réservation. Et donc, nous, on garantit la disponibilité d’un transcripteur en moins de 30 secondes.
Philippe Dornier — Qu’est-ce qu’ils vous disent, vos clients ? Quand ils mettent en place les outils que vous proposez ?
Julien Monnet — Bah, ils sont contents !
Philippe Dornier — Mais encore ?
Julien Monnet — (Rires) En l’occurrence, ils sont vraiment soulagés, dans le sens où ils rencontraient vraiment une problématique de communication entre leurs collaborateurs sourds ou malentendants et leur environnement professionnel. Et ça, ça influe sur la performance du collectif. Donc le fait de mettre en place une solution qui permet à tout un chacun de recevoir 100 % du message, ça fait tomber les barrières et c’est spectaculaire ! Parce que, désormais, la personne sourde ou malentendante peut se concentrer sur ses compétences et donc faire profiter ses compétences à l’ensemble du collectif de travail. Et, au final, c’est vraiment tout le collectif qui en sort gagnant. C’est pour ça que nous sommes très attachés à cette vision des choses, chez nous, c’est que c’est pas vraiment la surdité ou le handicap qui nous intéresse, mais c’est la problématique de communication qui en découle. Pour communiquer, il faut être deux, donc c’est autant la personne entendante qui a besoin de communiquer avec la personne sourde que l’inverse. Et nous, justement, on intervient pour construire ce pont entre la personne sourde et l’entendant.
Philippe Dornier — Alors, on a bien compris que c’est un dispositif destiné essentiellement à une utilisation dans l’entreprise, vous pouvez nous donner des exemples de ce que ça change dans l’organisation, dans le fonctionnement quotidien ?
Julien Monnet — Eh bien, je vais vous prendre un exemple extrêmement parlant, si j’ose dire, c’est une personne sourde qui travaillait dans une société, dans une entreprise classique de services, qui avait des compétences reconnues, mais qui, comme elle faisait de la lecture labiale, ne pouvait pas téléphoner. Et donc elle voyait des postes qui étaient ouverts au sein de son entreprise pour pouvoir évoluer professionnellement, mais, à compétences égales, son management privilégiait toujours la personne entendante parce que, pour pouvoir évoluer, il faut être capable de pouvoir téléphoner, pour manager une équipe, gérer les relations avec les clients, etc. et donc, à compétences égales, le responsable ne voulait pas prendre de risque. Du jour au lendemain, la personne sourde a une solution qui lui permet de téléphoner, d’avoir la transcription en temps réel de ses interlocuteurs, et donc, là, il n’y a plus d’obstacle et cette personne a pu évoluer et est devenue, aujourd’hui, responsable d’une équipe de 30 personnes !
Philippe Dornier — Alors, vous allez passer une semaine à La Réunion, vous allez nous dire dans un instant ce que vous attendez de ce séjour chez nous. Ce sera juste après le flash et la météo. Julien Monnet, directeur de Tadeo, solutions pour sourds ou malentendants, est invité de La Première, ce matin. 02 62 99 20 00 pour vos questions, vos réactions.
(Musique)
Jingle — L’invité de la matinale, Philippe Dornier…
Philippe Dornier — On parle de solutions pour les personnes sourdes ou malentendantes. Ce matin, en compagnie de Julien Monnet, directeur de Tadeo, qui a inventé différents systèmes pour aider à l’inclusion de ces personnes en situation de handicap. Je précise que votre visite dans le département est organisée par l’agence Beest – un cabinet de conseil spécialisé dans la santé au travail et, notamment, la gestion du handicap en entreprise. Sa directrice Emmanuelle Pignolet est avec nous également. Bonjour Emmanuelle Pignolet.
Emmanuelle Pignolet — Bonjour, Philippe.
Philippe Dornier — Qu’est-ce qui vous a motivé à faire venir Julien Monnet à la Réunion ?
Emmanuelle Pignolet — Heu… je pense que… Julien Monnet, il est déjà expert dans la surdité et dans les solutions, justement, pour les personnes en situation de handicap. Je pense que son parcours est vraiment exemplaire. Et, aujourd’hui, quand on intervient en entreprise, c’est vrai que c’est un vrai sujet, aujourd’hui, parler, justement, des différents types de handicaps, donc… Julien, je pense qu’il incarne un modèle de réussite. Et aussi une force mentale pour pouvoir, justement, travailler dans les meilleures conditions et je pense que les entreprises à La Réunion ont besoin de ce type de témoignages, pour pouvoir, justement, se saisir du sujet et mettre des solutions en place.
Philippe Dornier — La surdité, c’est un handicap fréquent dans les entreprises ?
Emmanuelle Pignolet — Alors, oui, c’est vrai que certaines personnes, en fait, n’osent pas en parler. Souvent, voilà, on a peur d’être stigmatisé… on se dit : « Si on n’entend pas, on va forcément perdre notre emploi. » Alors qu’il y a quand même des solutions de compensation et d’aménagement. Et, je trouve que voilà, Julien, de par son parcours, qui est lui-même sourd, et ça a été aussi un parcours du combattant pour toi, Julien. Donc, l’idée de témoigner justement en entreprise, ça peut aussi encourager les salariés à avoir, justement, cette reconnaissance en qualité de travailleur handicapé et ça encourage également les entreprises à mettre en place des solutions en entreprise.
Philippe Dornier — Vous confirmez, Julien Monnet ? Avant d’arriver à ce statut d’entrepreneur, il a fallu gravir des montagnes ?
Julien Monnet — Absolument ! C’est vraiment un parcours du combattant qui est très souvent méconnu du grand public, c’est un combat du quotidien pour la personne sourde pour rester au même niveau d’information que les autres et il faut être très, très vigilant parce que la communication, c’est ce qui fait la force de l’Homme. Et sans communication, l’Homme dépérit. Donc, ça veut dire aussi, que si la personne n’arrive plus à suivre, ne va plus aux réunions et donc n’interagit plus avec ses collègues, eh bien, on est dans l’isolement. Et l’isolement, c’est la voie royale vers la détresse. Donc il faut être extrêmement vigilant avec cela, c’est pour ça que comme l’a très bien dit Emmanuelle, mon parcours, c’est surtout, pour moi, l’occasion de faire, de partager mon expérience et de dire que ce n’est plus une fatalité. Aujourd’hui, il y a des solutions qui existent, n’hésitez pas à vous informer, n’hésitez pas à vous exprimer. Il y a des solutions qui répondent forcément à votre besoin aujourd’hui.
Philippe Dornier — Et vous êtes très loin de l’isolement, ce matin, on a tous nos auditeurs, nos téléspectateurs qui sont avec vous ! Avec nous ! Au 02 62 99 20 00. Isabelle ?
Isabelle — Et pas seulement… aussi par SMS au 06 92 70 20 00. On a Ginette de l’Étang-Salé qui nous a envoyé un petit message pour savoir : « Combien coûte votre système ? Et est-ce qu’il peut y avoir des aides pour s’équiper ? »
Julien Monnet — Alors, au niveau du coût, c’est vraiment des montants qui sont estimés en fonction du besoin, en fonction du type d’établissement, en fonction du nombre de personnes, donc, c’est vraiment des cotations qui sont émises et évaluées au cas par cas. Par contre, je peux vous confirmer que nos solutions sont reconnues par les institutions, les organismes qui accompagnent les employeurs privés, publics pour financer une telle mise en place qu’on appelle les aménagements de poste. Il y a l’Agefiph pour le secteur privé, il y a le FIPHFP pour le secteur public, il y a l’EETH pour le secteur médico-social, ce sont des institutions qui nous connaissent bien et les employeurs peuvent les solliciter pour avoir un soutien financier.
Philippe Dornier — Ça veut dire que ça ne va rien coûter à la personne en situation de handicap ? Ça va coûter à l’entreprise ?
Julien Monnet — Alors, déjà, la personne sourde, effectivement, ça ne lui coûte rien. Elle est déjà handicapée, on va pas lui demander de payer en plus ! C’est vraiment une question philosophique !
Philippe Dornier — Ça serait la double peine.
Julien Monnet — Ça paraîtrait, effectivement, oui, exactement, c’est vraiment… Le système en France de ce point de vue-là est bien fait, c’est qu’il est bien pensé, il y a des financements qui existent. La personne sourde n’a absolument rien à financer. Et l’employeur est parfaitement accompagné par les organismes de financement, aujourd’hui, selon qu’il est dans le public ou dans le privé, selon le type de solution qui est mis en place.
Philippe Dornier — Alors, ces dispositifs que vous avez mis au point, Julien Monnet, vous venez les présenter sur notre île. Vous allez multiplier les rencontres toute cette semaine, d’ailleurs, ça a commencé dès hier, au MEDEF, avant des rendez-vous à la SRPP, au CHU, avec quel message à chaque fois ?
Julien Monnet — Encore une fois, le message c’est surtout de présenter la solution concrètement, en situation concrète d’usage : comment ça se passe pour une personne sourde lorsqu’elle passe un appel téléphonique, lorsqu’elle assiste à une réunion. Concrètement, elle a un ordinateur avec un transcripteur ou des interprètes en langue des signes, donc, nous avons également des personnes qui s’expriment en langue des signes française, c’est une langue à part entière, donc, nous avons également des visio-interprètes sur nos plates-formes. Donc, ça veut dire que quel que soit le mode de communication de la personne sourde, elle est totalement autonome, quel que soit le contexte dans lequel elle se trouve. Et ce qui est très intéressant pendant, justement, ces rencontres, c’est que ce sont souvent les entendants, les managers qui posent des questions parce que, très souvent, ils ignorent énormément de choses sur l’impact de la surdité au quotidien. Et, pour moi, c’est très, très important, parce que ça me permet de faire passer des messages à eux, c’est autant eux qui ont besoin d’une solution comme la nôtre que les personnes sourdes. Parce que, pour communiquer, encore une fois, il faut être deux.
Philippe Dornier — Oui… et du coup, vous, à votre niveau, Emmanuelle Pignolet, vous attendez des résultats concrets suite au passage de Julien Monnet ? Davantage de recrutements des personnes sourdes ou malentendantes, par exemple ?
Emmanuelle Pignolet — Oui, bien sûr. L’idée, c’est d’encourager les entreprises à embaucher et, aussi, à maintenir des personnes qui seraient, effectivement, en situation de handicap mais qui n’oseraient pas, justement, aller jusqu’à la reconnaissance en qualité de travailleur handicapé. Donc, voilà, le message, je pense qu’il est double. Il est fait, bien sûr, pour les personnes, justement, pour leur dire qu’il y a des solutions qui existent. Et bien sûr, encourager les entreprises dans l’inclusion de ces personnes et montrer que c’est possible, aujourd’hui, pour une personne déficiente auditive, de travailler en toute autonomie.
Philippe Dornier — Est-ce que les outils développés par Julien Monnet sont adaptés à La Réunion ? Si une personne s’exprime en créole, par exemple ? C’est possible de transcrire aussi ?
Emmanuelle Pignolet — Alors… ça, c’est un sujet… donc… (Rires)
Julien Monnet — En fait, si je peux me permettre…
Philippe Dornier — Bien sûr…
Julien Monnet — A l’origine, on traitait les communications en français. Donc, en français, en transcription, en visio-interprétation langue des signes française/français. Et puis, au bout de quelques années, on a été sollicité pour des communications en anglais. Donc, on avait des personnes sourdes qui participaient à des réunions ou à des appels téléphoniques dans cette langue, donc, on a mis en place, un pôle de transcription, de visio-interprétation anglais. Parce qu’il y avait une demande. Il y avait une demande et donc, il était pertinent de proposer cette offre pour répondre aux employeurs qui nous sollicitaient sur cette demande précise. Donc, aujourd’hui, on n’a pas encore été sollicité sur le créole. S’il y a suffisamment de demandes, on étudiera.
Philippe Dornier — Après votre séjour ! Après votre séjour, ça sera sans doute le cas !
Julien Monnet — (Rires) Ecoutez, c’est tout ce que je demande !
Philippe Dornier — C’est un nouveau challenge pour vous ?
Julien Monnet — Transcrire le créole ? Oui, je pense que, aussi, à mon avis, nos transcripteurs vont se poser beaucoup de questions s’ils doivent rajouter cette langue !
Philippe Dornier — Bah, il faut recruter des transcripteurs créoles dans l’Hexagone ?
Julien Monnet — Eh bien, écoutez, on est ouvert à toute proposition, en tous les cas, ce qu’on ne s’interdit jamais, ç’est vraiment de regarder toutes les opportunités. Aujourd’hui, le numérique permet vraiment de développer des choses qu’on ne pensait pas imaginable il y a 10 ans. Pour donner un exemple aussi, il faut savoir qu’à la création de Tadeo, il y a 17 ans, on était 15 salariés dans l’entreprise, aujourd’hui, on est 130. Ça montre à la fois la santé de notre entreprise mais aussi l’importance des besoins !
Philippe Dornier — 130 salariés, quelle proportion de personnes en situation de handicap ? Est-ce que vous montrez l’exemple ?
Julien Monnet — Ah, bah bien sûr, on est largement au-dessus du taux d’obligation légal, mais il faut savoir que comme nous proposons des prestations de transcription et d’interprétation, ce sont des personnes qui sont à distance qui nous prêtent quelque part leurs oreilles, qui doivent avoir un excellent niveau d’audition afin de pouvoir transcrire ou interpréter. Donc, la plupart de nos salariés sont entendants.
Philippe Dornier — Quel conseil vous pouvez donner aux travailleurs handicapés qui ont cette reconnaissance officielle, la RQTH, et qui, pourtant, n’arrivent pas à trouver du travail ?
Julien Monnet — Pour le coup, ne rien lâcher ! Savoir vraiment que, aujourd’hui, il existe des solutions. Il faut aussi savoir que les employeurs sont de mieux en mieux informés, de mieux en mieux structurés sur l’identification des problématiques, des besoins. Il y a des cabinets de conseil, il y a des cabinets spécialisés qui existent et qui sont là, aussi, pour accompagner l’employeur et le travailleur handicapé. Donc il ne faut pas hésiter à aller s’informer, à les solliciter, à en parler à sa RH, à sa mission handicap, au médecin du travail. Désormais, il y a vraiment des structures, des process qui sont en place et qui sont de plus en plus efficaces.
Philippe Dornier — A vous entendre, on a l’impression que, et c’est le cas, d’une entreprise qui réussit beaucoup. Il y a eu des périodes de doute, quand même ? Des galères ?
Julien Monnet — Alors, des périodes de doute, non, mais il y a des périodes où on a été très challengé et, notamment, il y a trois ans, avec la pandémie, parce que si vous vous souvenez bien, la pandémie, c’était le confinement, la généralisation des visioconférences.
Philippe Dornier — Le masque.
Julien Monnet — Le masque obligatoire.
Philippe Dornier — Le masque, pour vous, c’était… Vous qui lisez sur les lèvres…
Julien Monnet — En plus d’être sourd, on est devenu aveugle !
Philippe Dornier — (Rires) C’est ça !
Julien Monnet — Si j’ose dire… donc… effectivement, ça a été, ça a eu un énorme impact sur nos plates-formes, parce qu’on a été sur-sollicité, mécaniquement, du jour au lendemain, et c’est pour ça qu’on a été capable, grâce à notre organisation et aussi à la vision de notre président qui, vraiment, raisonne à très très long terme, on a été capable de pouvoir absorber cette charge en embauchant massivement des interprètes et des transcripteurs afin que nos utilisateurs restent toujours performants et autonomes même dans ces conditions compliquées.
Philippe Dornier — Un mot pour les jeunes candidats au bac – jeunes ou moins jeunes, on peut passer le bac à tout âge -, ça peut être une solution, votre transcription, pour un oral ? Par exemple, le grand oral qui a été institué par le nouveau bac ? Est-ce que ça… vous avez des sollicitations pour ça, par exemple ?
Julien Monnet — On n’a pas encore de sollicitations mais on aimerait bien en avoir. Parce qu’encore une fois, l’objectif, c’est de faire savoir que les solutions existent, on a une offre depuis quelques années qui s’appellent Tadeoschool qui est justement dédiée à l’accessibilité des cursus de l’enseignement supérieur, c’est-à-dire, transcrire les cours magistraux et théoriques.
Philippe Dornier — Merci beaucoup, Julien Monnet, d’avoir été avec nous, ce matin et Emmanuelle Pignolet aussi.
Emmanuelle Pignolet – Merci.
Philippe Dornier — J’avoue que c’est totalement bluffant de savoir que vous n’entendez pas et que vous comprenez tout ce qu’on dit. Si j’avais pas le son, avec vous, je serais totalement perdu, j’avoue. Merci beaucoup encore une fois et bon séjour à La Réunion !
Julien Monnet — Merci à vous !
(Musique)
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